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One moment in time

  • Photo du rédacteur: Caroline
    Caroline
  • 19 oct. 2023
  • 10 min de lecture

Dernière mise à jour : 12 oct. 2024

Le théâtre est mon endroit préféré sur terre depuis plus de 20 ans maintenant, et depuis tout ce temps, j’y ai vécu pas mal de belles choses. Je vais revenir aujourd’hui sur mes plus beaux souvenirs, cette idée d’article m’ayant été suggérée sur Instagram, et m’ayant tout de suite intéressée.


J’ai envisagé plusieurs structures pour rédiger cet article, et au final, l’ordre chronologique m’a semblé le plus approprié. Celleux qui me suivent sur Instagram depuis un moment savent que je consigne dans un cahier chaque séance à laquelle j’ai assisté, avec la date, le cast, le lieu, mon billet et une ou plusieurs photos. Certains moments me sont venus en tête instantanément, mais j’ai repris mes cahiers pour en raviver certains (j’ai passé les 300 représentations et j’ai une mémoire de poisson rouge), en une sorte de voyage dans mes souvenirs, que je vais m’efforcer de retranscrire ici.


« C’est une histoire, qui a pour lieu, Paris la belle en l’an de Dieu ».


Palais des Congrès, Paris, 26 février 2000. Date à laquelle mes parents m’ont emmenée voir Notre Dame de Paris, ma toute première comédie musicale et c’était aussi ma toute première fois à Paris. J’imagine que si ils avaient su ce qu’ils allaient déclencher, ils se seraient abstenus !! Je me souviens avoir été émerveillée par la musique, les voix de Garou, Luck Mervil et Daniel Lavoie, les costumes, les décors, et de pouvoir voir en vrai ce spectacle que je connaissais par cœur à force d’avoir écouté la cassette encore et encore (oui, à l’époque c’était des cassettes. Oui je suis vieille à ce point là. Oui, sans commentaire.). Et pour le clin d’œil, 23 ans après, c’est moi qui vais emmener mes parents dans cette même salle pour revoir ce spectacle incroyable, histoire de boucler la boucle …


« Prends tout ce qui passe avant que ça s’efface … »


Palais des Sports, Paris, 31 janvier 2010. Dernière de Cléopâtre, la Dernière Reine d’Egypte, ou la conclusion d’une magnifique histoire. Je sais que ce spectacle a une liste de défauts longue comme le bras, mais je garde pour lui une grande affection. J’ai suivi ce show de A à Z, j’ai assisté aux répétitions à Neuilly, fait la première à Paris, la dernière à Paris puis en tournée, de nombreuses dates de tournée, dont une avec ma grand-mère, seule et unique fois où je l’aurai emmenée dans mon univers et où on avait passé un super moment. Ces deux dernières séances, avec une muck up matinee dans les règles de l’art, suivie d’une émouvante dernière représentation, restent parmi mes souvenirs les plus marquants, symbole de toute cette belle aventure.


« ‘Cause we’re always starting over, every life we’re living »


Richard Rodgers Theatre, New York, 5 avril 2014. Mon premier spectacle à Broadway, avec Idina Menzel. Un rêve éveillé pour moi que de me trouver dans le Theater District, avec toutes les devantures de théâtres illuminées. Tout le long du spectacle, j’avais du mal à croire que j’étais vraiment là, dans cet endroit dont j’avais tant rêvé, à écouter l’une des plus grandes voix du monde de la comédie musicale. C’était une magnifique expérience, mon seul regret étant que la stage door était infernale (c’était la pleine période de la sortie de la Reine des Neiges, donc tout le monde voulait absolument voir Elsa !) et que je n’avais donc pas pu faire signer mon Playbill …


« It’s a musical … a musical … and nothing’s as amazing as a musical ! »


Radio City Music Hall, New York, 7 juin 2015. Le jour où j’ai explosé mon PEL et assisté à la cérémonie des Tony Awards, l’expérience ultime de tout.e passionné.e de comédie musicale. C’est fou de faire partie de cette grosse machine l’espace d’une soirée, de voir se succéder sur scène les performances des différents spectacles, pouvoir applaudir les artistes qu’on admire lorsqu’ils reçoivent leur prix ! Un moment unique, dont je me souviendrai longtemps !




« But there are some born to shine …»


American Airlines Theatre, New York, 16 février 2016. Je triche un peu ici car il ne s’agit pas d’une comédie musicale, mais d’une pièce, en l’occurrence Noises Off. Le souvenir ici ne concerne pas vraiment la pièce en elle-même, j’étais assez mal placée et j’ai eu du mal à suivre, mais ce qui s’est passé après, car c’est le jour où j’ai rencontré l’un de mes modèles dans l’univers des comédies musicales, en l’occurrence Megan Hilty. Elle reste à ce jour l’une de mes plus belles rencontres, j’en garde un souvenir très ému, celui d’une femme de très grand talent, mais aussi d’une grande classe, gentillesse, et avec beaucoup d’humour.

« Because I knew you, I have been changed for good…»


Gershwin Theatre, New York, 17 février 2016 . J’ai hésité avec ma toute première séance de Wicked à Londres, qui était mon premier spectacle hors de France. Pourtant, j’ai choisi celle-ci, car je pense que c’est ma représentation préférée de Wicked, parce que Rachel Tucker restera mon Elphaba numéro 1 et que j’avais aimé la façon dont Carrie m’avait fait voir autrement le personnage de Glinda. C’est ce jour là que je l’ai découverte sur scène pour la première fois, je ne me serais jamais doutée que 6 ans plus tard, on travaillerait et on irait voir des spectacles ensemble !


« C’est la fin d’une année, c’est encore un 31 … »


L’autre Cité, Stenay, 6 avril 2018. 31. J’en ai déjà parlé plusieurs fois, mais je n’étais pas censée voir ce spectacle ce soir là. Même si la tournée avait été annoncée à l’avance, je m’y étais prise comme un manche, et je m’étais retrouvée sur liste d’attente pour une place. Je n’avais pas eu de feedback, et j’avais tenté ma chance, pris la voiture et fait les 2h de route qui me séparaient de la salle sans avoir de billet. Heureusement, j’avais pu rentrer et assister au spectacle. J’avais été conquise par l’histoire, les chansons, l’interprétation des artistes. Et je me suis pris dans la figure l’un des plus gros tsunamis émotionnels que j’ai connus dans un théâtre. L’interprétation d’Alexandre Faitrouni, la beauté de la musique de Stéphane Corbin, les paroles qui ont résonné au plus profond de moi, c’était trop. J’ai fondu en larmes au cours du second couplet, je n’arrivais plus à m’arrêter. Si je ne devais garder qu’un seul souvenir, ce serait celui là je pense, parce qu’il illustre parfaitement la capacité qu’a la musique à vous émouvoir, le pouvoir qu’a un interprète à vous toucher par sa sincérité, la possibilité de se laisser emmener dans cet univers temporaire qui est créé sur scène et d’y plonger la tête la première.


« The greatest thing you’ll ever learn is just to love and be loved in return …»


Al Hirschfeld Theatre, New York, 23 août 2019. Je suis la carrière d’Aaron Tveit depuis un petit moment déjà. J’avais pris une place pour l’une des dernières représentations d’Assassins à Londres pour le voir, mais il était parti justement un peu avant la fin du run pour aller filmer la dernière saison de Graceland. Cette séance de Moulin Rouge était donc censée réparer cette déception et enfin me permettre de pouvoir le voir sur scène. C’est aussi à ce jour la place de spectacle la plus chère que j’ai payée, mais qui m’a permis d’expérimenter toute la puissance émotionnelle de son Roxanne, à tel point que j’en ai eu le souffle coupé. Littéralement, j’étais tellement prise dans l’instant, que je n’arrivais plus à respirer, ce qui est assez étrange comme sensation je dois dire. Ca n’est pas ma performance préférée de MR, parce que je n’ai jamais accroché à Karen Olivo, mais celle dont je me souviendrai le plus à cause de ce moment.


« Tu vas rester ? Tu vas rester … »


Théâtre Episcène, Avignon, 28 juillet 2021. Ma 2e fois sur le spectacle « Nos Années Parallèles ». J’aurais pu vous parler de la première, qui avait eu lieu la veille, et qui accessoirement, était la première fois que je remettais les pieds dans un théâtre depuis la réouverture après la pandémie. Mais finalement, c’est cette seconde séance qui m’a marquée. Nos Années Parallèles est une très belle œuvre, pleine d’émotion. La première séance m’avait achevée, mais je savais à quoi m’attendre pour ce second round, je pensais pouvoir encaisser sans trop de mal cette fois-ci. C’était sans compter sur, à nouveau, la performance d’Alexandre Faitrouni. Je suis persuadée que pour un artiste, la sincérité est la clé pour toucher les gens. Et cet après midi, quand Alexandre s’est laissé gagner par l’émotion sur la fin de la dernière chanson et a laissé échapper quelques larmes (alors que ce n’était pas du tout écrit comme ça !), cette sincérité a fait céder les barrières derrière lesquelles j’essayais de contenir mes propres larmes et j’ai fini par rejouer les chutes du Niagara une seconde fois. Et c’est à ce moment que j’ai réalisé que c’était ça qui m’avait manqué dans le théâtre durant les 1 an et demi de lockdown, cette capacité à véhiculer des émotions et à vous faire sentir vivant.e.


« The cold never bothered me anyway ! »


Royal Drury Lane Theatre, Londres, 13 janvier 2022. J’ai vu Frozen plusieurs fois, à New York, puis à Londres. Mais cette séance est marquante pour moi à cause de ce qui s’est passé lors du final de l’acte 1, «Let it go ». Habituellement, c’est un moment à double tranchant, car comme c’est LA chanson emblématique du dessin animé, celle que tout le monde connaît, c’est le moment où on a le plus de chances que les gens se mettent à chanter. Mais pour une fois, si ce moment en particulier m’a marqué, ce n’est pas pour les mauvaises raisons. Outre la performance de Samantha Barks, et le fait que personne dans le public (en tous cas près de moi) n’a eu l’idée de se prendre pour Elsa, il y avait cette espèce de communion entre Samantha et nous durant tout le morceau. Nous étions tous suspendus à ses lèvres, et vers la fin, à partir de l’avant dernière phrase, une espèce de grondement a commencé à monter dans la salle, pour exploser en acclamations une fois la dernière note retentie. C’était absolument incroyable, de voir le public à l’unisson à ce point là, c’était juste magique !


« Notre Dame de Paris, c’est ma maison, mon île … »


David H.Koch Theatre, New York, 13 juillet 2022. Bon, vous l’avez compris j’imagine, si je dois garder un seul spectacle, c’est et ce sera toujours Notre Dame de Paris. Je l’ai vu cinq, euh … non, dix, euh … un certain nombre de fois on va dire, mais cette séance aura toujours une place à part dans mon cœur pour plusieurs raisons. La première, c’est que j’ai pu discuter avec Mr Plamondon à l’entracte, le remercier pour ce superbe spectacle, même si il n’a pas la moindre idée de ce tout qu’il peut signifier pour moi. La seconde, c’est que j’ai partagé cette séance avec Carrie et lui faire découvrir le show qui m’a fait tomber dans la marmite de potion magique quand j’étais petite. Et la troisième, c’est que ce spectacle, je l’aime profondément, mais c’est assez différent de ce qui se fait habituellement outre-Atlantique, donc j’étais un peu incertaine de la façon dont il allait être reçu par le public américain. C’est très bête, je sais, mais j’étais stressée tout le long, j’avais tellement envie que Carrie et tout le public aiment autant que moi ce qu’ils voyaient. Et ça m’a vraiment émue de voir la standing ovation dès le début du rappel, j’étais si heureuse pour eux, qui avaient donné tout ce qu’ils avaient. Et puis après le show, pouvoir rencontrer le reste de l’équipe créative : Gilles Maheu, Martino Muller, Richard Cocciante, … Une expérience inoubliable, gravée dans ma mémoire.

Et j’en ajouterai une petite 2e, celle du 8 juillet 2023, toujours au David H.Koch Theatre à New York. De toutes mes représentations de Notre Dame, celle-ci rentre dans le top 3 directement. L’énergie qui se dégageait de la scène ce soir-là était folle et la plupart des chanteurs sont partis dans des directions pas inédites, mais qu’ils prennent rarement, pour le plus grand bonheur de mes oreilles !


Cet article dort dans mon ordinateur depuis un moment, mais au moment de le publier, je suis obligée d'y rajouter un souvenir très récent, mais très marquant.


"Give me clouds, and rain, and grey, give me pain if that's what's real"


Donmar Warehouse, Londres, 5 octobre 2023. Lorsque j'ai commencé à découvrir les comédies musicales anglo-saxonnes, Aaron Tveit est rapidement devenu l'un de mes performers préférés. Forcément, je me suis intéressée à Next To Normal, mais sans y accrocher vraiment. Trop jeune peut être, pas assez touchée par le thème du spectacle, trop sombre à mon goût. Mais quand ils l'ont annoncé à Londres avec Caissie Levy dans le rôle titre, je n'ai pas pu résister. Et bon sang, qu'est-ce que j'aurais loupé si je n'y étais pas allée ! Tout le casting était impeccable, mais la performance de Caissie dans le rôle de Diana était d'un autre monde. A compter de ce jour, si on me demande quelle est la plus belle et la plus parfaite performance à laquelle j'ai assisté, je répondrai celle ci. Vocalement, c'était millimétré, et émotionnellement, tellement fort. J'ai fondu en larmes à 3 ou 4 reprises pendant le spectacle, subjuguée par la puissance de sa voix et de son jeu. Je pense qu'il y aura un transfert dans le West End, mais j'ai des doutes sur le fait que Caissie revienne à Londres pour un run plus long. Et ce serait tellement dommage si ce n'était pas le cas, car sa performance et son alchimie avec Jamie (qui jouait le rôle de Dan) était L'atout du show. Croisons les doigts !


Et en bonus, un autre petit moment qui n’a rien à voir avec la comédie musicale, une très belle rencontre après une pièce de théâtre à New York avec Daniel Radcliffe. J’appréhendais un peu la stage door après la pièce, mais le théâtre avait organisé ça aux petits oignons, en faisant 2 niveaux. En gros, seuls les gens qui avaient assisté à la pièce le soir même et montraient leur ticket pouvaient accéder au premier niveau, donc étaient prioritaires pour approcher Daniel. Les autres devaient rester à hauteur du 2e niveau. Et je me souviendrai toujours de la gentillesse et de la disponibilité de Daniel. On parle quand même d’un acteur mondialement connu, qui aurait pu signer 2-3 autographes et rentrer chez lui se reposer. Sauf que non, le mec est resté jusqu’à ce qu’il n’y ait plus personne, sur aucun des deux niveaux. Pour l’anecdote, je suis passée dans les dernières au premier niveau, j’ai libéré la place, rangé mes affaires, échangé les adresses mails avec ma voisine de stage door dont j’avais pris la photo avec Daniel et je suis partie. En rentrant, j’étais tellement ailleurs que je me suis plantée de direction, j’ai mis 3-4 blocs à m’en rendre compte ! Du coup, je suis revenue sur mes pas, et je suis repassée devant la stage door, où Daniel était encore là, à faire des photos et signer patiemment des autographes. J’avais trouvé ça super chouette de sa part, parce qu’il n’était pas obligé mais qu’il a eu la gentillesse de prendre le temps de le faire.


J’aurais clairement pu faire un article deux fois plus long, mais j’ai essayé de limiter un peu, car souvent, mes souvenirs les plus marquants sont liés à des premières ou des dernières (j’aurais pu vous parler du Roi Soleil, de Ghost ou encore de And Juliet par exemple). En relisant le tout, je suis assez étonnée de ma sélection, car il y a finalement assez peu de séances qui m’ont marquée par l’aspect performance vocale, alors que j’ai toujours dit que c’était l’un des éléments les plus importants pour moi. Cela me fait sourire, car c’est l’un des points clés que ne cesse de me répéter mon prof d’acting dans nos sessions, à savoir que une performance impeccable ne suffit pas, et que c’est quand c’est sincère que ça devient intéressant et marquant. CQFD on dirait !


Et vous, quels sont les moments ou les rencontres qui vous ont marqués ?

 
 
 

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