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Notre Dame de Paris

  • Photo du rédacteur: Caroline
    Caroline
  • 19 juin 2022
  • 10 min de lecture

Dernière mise à jour : 12 oct. 2024


Merchandising Notre Dame de Paris : programme de 1998, programme de la tournée 2016-2017, programme de Londres, programme de New York, t-shirt de New York, manger, DVD de la version originale, livre de Victor Hugo et plume

Spectacle de Luc Plamondon et Richard Cocciante

Année : 1998

Pays : France


Cast d’origine : Hélène Ségara (Esméralda), Garou (Quasimodo), Daniel Lavoie (Frollo), Patrick Fiori (Phoebus), Bruno Pelletier (Gringoire), Julie Zenatti (Fleur-de-Lys), Luck Mervil (Clopin)


En bref


1482 - Paris. Un groupe de bohémiens s'installe dans la capitale. Parmi eux, leur chef Clopin, et surtout, la belle Esméralda, qui fera chavirer les coeurs de 3 hommes : Frollo, archevêque de Notre Dame, qui n'aura de cesse que de s'acharner sur les sans papiers, Quasimodo, sonneur de cloche difforme et Phoebus, capitaine de la sécurité, promis à la jeune Fleur-De-Lys.


Mon avis


Notre Dame de Paris ... Mon histoire d'amour avec les comédies musicales et spectacles musicaux a commencé avec ce show. Ca a été le premier que j'ai vu, j'avais 12 ans. C’est celui que j’appelle mon spectacle de cœur.


Si on regarde vite fait, l’ensemble est assez minimaliste : 7 chanteurs, à peine plus de costumes, des décors peu travaillés, limites pauvres si on compare aux spectacles qui ont suivi comme Cléopâtre ou Mozart, enfin bref, pas grand-chose ! C’est limite à se demander comment ça a fait pour marcher aussi bien ! Mais à mon sens, le secret, c’est peut être ça. Pas de décors clinquants, de maquillages extravagants, de perruques qui font 15m de haut et 3 de large. En gros, rien pour planquer une éventuelle faiblesse musicale ou vocale ; la base, c’est-à-dire la musique et les paroles, doit se suffire à elle même. Sans dialogues entre les chansons, impossible de faire des chansons vides de sens, qui ne font pas avancer l’histoire, ce qui, selon moi, produit en général de meilleurs morceaux, même si je reconnais quelques exceptions à la règle !


Le casting d’origine avait été particulièrement bien réalisé, chaque personnage avait une signature vocale et était bien identifié visuellement parlant. Par la suite, Notre Dame a connu de nombreuses versions dans le monde, et la version de 2016, à l'image de la version 2010 de Roméo et Juliette, est la quintessence de tout ce qui a pu être expérimenté dans les différentes adaptations, même si les remaniements sont moins nombreux que sur R&J.


Notre Dame est l'un de ces spectacles, comme R&J ou Wicked, que je connais par coeur de A à Z, où je peux vous chanter le spectacle de bout en bout en incarnant tous les personnages. Alors fatalement, j'ai été un peu désarçonnée au début par les changements opérés (nouveaux intermèdes, changement de paroles, transformation de solo en duo, inversion dans l'ordre des chansons). Mais finalement, tous les changements effectués sont très intelligents et donnent plus de sens à certains aspects de l'histoire, là où ça pêchait peut être un peu dans la version originale (je pense notamment à "La Monture" et "Je reviens vers toi"). En réalité, ces changements existaient déjà lors de la version 2001 à Mogador, mais j'avais fait un blackout total là dessus, n'ayant vraiment pas aimé le cast de Mogador à l'exception de Richard et Cyril.


Angelo Del Vecchio interprète Quasimodo sur la chanson Dieu que le monde est injuste
Angelo Del Vecchio dans le rôle de Quasimodo - Le Zénith, Nancy

J’ai beaucoup aimé l’évolution des costumes, qui ont gardé l’esprit de ceux réalisés par Fred Sathal, mais qui ont été retravaillés avec les années. La robe d'Esmeralda est plus fendue, celle de Fleur De Lys est plus étoffée et le manteau noir de Frollo est magnifique et ajoute à cette vision plus mature que Daniel propose. Je reste pourtant assez dubitative sur la perruque de Quasimodo, mais je n’arrive pas à me décider de ce qui est le moins pire entre cette perruque et les pics sculptés au gel sur la tête de Garou …




Du côté des chorégraphies, je trouve que la présence d'acrobates apporte une énergie supplémentaire, notamment sur certains tableaux comme "La Fête des Fous" ou "La Cour des Miracles" où ils sont réellement électrisants. Ils sont tous absolument incroyables, même si quelques fois, on en aurait peur pour eux ... Je pense avoir retenu ma respiration tout le temps de la fin du tableau "Les Cloches" quand ils ne sont plus attachés (cette réflexion a été faite suite aux représentations de la tournée 2016; je ne sais pas si ce sont mes souvenirs qui sont erronés ou si ça a changé entre temps, mais dans les dernières versions, ils sont bel et bien attachés) ! L'équipe entière de danseurs, breakers, acrobates est sensationnelle et mériterait bien plus de mise en lumière (*cough cough* les playbills new-yorkais *cough*) !!


Les danseurs et acrobates de Notre Dame de Paris lors des saluts à New York
Bazoul, Domenico Ausilio, Laurisse Sulty, Ivan Trimarchi, Matthieu Jordan, Tiger, Nathan Jones, Gabriel Nabo, Roberta Zegretti, Andrea Neroz, Valentin Piers - David H.Koch Theatre, New York

Question interprètes …


Notre Dame fait partie du patrimoine comediemusicalesque français et les voix de Garou, Bruno Pelletier ou Hélène Ségara sont indissociables des chansons. On ne va pas se mentir, quand on assiste à la nouvelle version, les premières secondes de chaque chanson sont déroutantes puisqu’on n'entend pas les voix dont on a l'habitude. Et puis finalement, on se laisse charmer par ces nouvelles voix au fur et à mesure du spectacle.


Dans le rôle de Clopin, j’aimais énormément la voix de Luck Mervil, j’avais eu la chance de pouvoir le voir dans le rôle en 1998 et sa prestation reste à ce jour ma préférée. Pour la reprise en 2016, c'est Jay, ancien Poetic Lover qui a fait ses armes d'artiste de spectacle musical dans Cindy qui tient le rôle. Physiquement, il correspond bien au rôle de protecteur d'Esméralda, il a une super énergie et une belle puissance vocale, mais j'avais du mal à pardonner l'absence du dernier "à la Cour des Miracles" tout en haut ... Cependant, j'ai pu le revoir à New York et j'ai noté une chouette évolution dans l'appropriation du personnage, il se permet plus de fantaisies vocalement, je trouve ça top ! Je regrette tout de même de ne jamais avoir pu voir Jean Michel Vaubien en vrai dans ce rôle; si je me base sur ce que j'ai vu/entendu sur le net, nul doute que son interprétation serait devenue l'une de mes préférées. En revanche, j'ai eu la chance de voir performer Mike Lee, actuellement doublure du rôle et j'ai eu un réel coup de coeur pour son interprétation, notamment sur "Condamnés" où il m'a fait redécouvrir le morceau, me gardant suspendue à ses lèvres du début à la fin.


J’ai eu la chance de voir performer 3 artistes différentes sur le rôle de Fleur de Lys dans le revival, en plus de Veronica Antico dans la version originale, à savoir Idesse en tournée, Alyzée Lalande sur les dates à Londres, et Emma Lepine à New York. Je trouve que la nouvelle mécanique du spectacle donne une autre version du personnage de Fleur de Lys que j'adore ! J'ai toujours beaucoup aimé "La Monture", mais cette mise en scène rend vraiment le personnage plus intéressant. Je ne sais pas si le rôle avait été pensé comme ça à l’origine et édulcoré en raison du jeune âge de Julie Zenatti à l’époque, ou si l’évolution s’est faite par après mais c’est pour moi une réussite. Emma joue le personnage différemment d'Alyzée ou Idesse, préférant s'aventurer sur le versant "femme blessée" plutôt que "garce manipulatrice". Les deux choix se défendent, j'avoue que j'ai lu le livre il y a tellement longtemps que je ne sais plus comment elle était dépeinte dans le roman. J'ai une préférence pour l'interprétation méchante, mais j'ai beaucoup aimé la pureté et la légèreté de la voix d'Emma, qui finalement cadre mieux avec son choix d'interprétation.


Richard Charest interprète Gringoire sur la chanson Lune
Richard Charest dans le rôle de Gringoire - Le Zénith, Nancy

Le cas Gringoire. Il est assez intéressant de constater que c'est l'un des personnages qui  se prête le plus facilement à être joué radicalement différemment en fonction de qui l'interprète. Pour la petite histoire, lorsque j'avais vu le spectacle en 2000, c'était Richard Charest qui jouait Phoebus. Aussi étais-je très contente de le retrouver, mais j'avais quand même une petite appréhension vu que pour moi, Notre Dame, dans sa version initiale, c'est avant tout Bruno Pelletier, sa puissance phénoménale et sa technique vocale sans faille ... Et même si, comme pour Clopin, il me manque cette petite note tout là haut, sur "Lune", la performance est remarquable. Son Gringoire a plus de facettes, est plus humain je trouve. Fait à souligner, Richard aura joué Gringoire sur un total de 801 représentations (sans compter les fois où il a joué Phoebus), sur une période de 22 ans … C’est absolument incroyable, peu d’artistes peuvent afficher un si impressionnant palmarès !! Son nom est aujourd’hui indissociable du rôle, au même titre que Bruno.


A New York, j'ai pu avoir la chance de voir deux autres interprétations totalement opposées. Le Gringoire de Gian Marco Schiaretti se rapproche fort du Gringoire de Bruno dans la version originale, plutôt mystérieux, séducteur, limite arrogant sur certains passages ("Le mot Phoebus" par exemple), peut être parfois plus détaché de l'histoire qui se déroule sous ses yeux, en mode vraiment "narrateur". Sachant qu'il tenait le rôle pour la première fois, j'ai été soufflée de le voir proposer déjà une interprétation si personnelle. Et vocalement, ça envoie, je suis complètement sous le charme ! Les notes sont là, ultra puissantes, il n'en tape pas une à côté, j'A-DORE ! Ma fameuse note du "choeur des anges" sur "Lune", toujours pas là (en même temps, même Bruno ne la fait plus, alors je crois que je peux définitivement faire une croix dessus ...), mais c'était la première fois que j'entendais la fin du morceau chantée comme ça et j'adhère totalement ! Et le pire dans cette histoire, c'est que j'ai vraiment l'impression que vocalement, il n'est pas à sa limite et qu'il a encore de la réserve et je trouve ça dingue.


Sachant que je ne devais faire que deux séances à New York, les chances étaient très minces que je puisse voir John Eyzen performer. Et suite à un changement de programme, je suis restée plus longtemps et j'ai pu découvrir sa version du personnage à ma plus grande joie. Ses choix d'acting s'apparentent beaucoup à ceux de Richard. Son Gringoire est joyeux, espiègle, lumineux et là aussi, vocalement irréprochable. Alors bien sûr, en fonction de qui va se rapprocher un peu plus de la vision du personnage qu'on se fait, on va préférer l'une ou l'autre des interprétations, mais elles sont tellement différentes qu'elles en deviennent difficilement comparables. J'ai vraiment beaucoup beaucoup aimé les deux et je reverrais chacune des deux avec grand plaisir ! Même constat pour Eric Jetner, que je préfère définitivement en Gringoire qu'en Phoebus.


Autre artiste déjà sur scène lors de ma première en 2000, Daniel Lavoie. Son interprétation de Frollo est différente, plus mature, plus nuancée, et il a cette prestance, ce charisme, cette classe qu'il met au service du personnage. La force de Daniel, c'est cette aptitude à redessiner Frollo, séance après séance, malgré les années. Dans la mesure où il faisait partie du cast original, on pense forcément qu'on ne va pas se laisser surprendre mais absolument pas ! Déjà, comme mentionné plus haut, sa vision du personnage a évolué et ça se ressent dans l'interprétation. Mais en fait, ce qui m'a marquée en le voyant jouer presque 4 fois à la suite, c'est que sur ces 4 fois, il n'a pas joué le rôle deux fois pareil, il y avait toujours des petites subtilités différentes. On pourrait croire qu'après tant d'années, on se met un peu en mode "pilote automatique" au bout d'un moment (je l'ai déjà vu avec des artistes ayant tenu des rôles bien moins longtemps que ça !), mais avec Daniel, pas du tout, et ça, c'est beau !


Phoebus, Phoebus, Phoebus ... Le moi de 12 ans avait un petit faible pour le personnage du capitaine (mais c'était peut être dû à Patrick Fiori !) quand le moi de 34 ans a juste envie de lui coller une baffe. Phoebus, archétype du goujat, est un personnage assez détestable. Ceci dit, je n’ai pas encore vu un de ses interprètes jouer le jeu à fond et assumer le côté enfoiré du personnage jusqu’au bout. J’attends avec impatience de voir un jour quelqu’un qui aura cette audace. Alors ça n'a pas été le cas pour Yvan Pedneault, puisque j'avais toujours un peu de pitié pour Phoebus à la fin du show. Ca démontre toutefois un beau travail d'acting d'arriver à me faire ressentir ça alors que je ne peux vraiment plus supporter le capitaine. Mais je voulais quand même mentionner sa performance parce que de 1, elle est désormais ma préférée, et de 2, c'est mon second highlight de New York. Vocalement, c'est 100% ma came, j'adore le timbre de sa voix et en Phoebus ou dans un autre spectacle, j'aimerais beaucoup le revoir sur scène. Je n'attendais pas spécialement Damien Sargue dans ce rôle, mais j'ai trouvé ça super de le voir jouer un méchant, ça lui va très bien et il a décidément l'une des plus belles voix du paysage de la comédie musicale française.


Dans la nouvelle version de 2016, j’ai eu deux énormes coups de cœur.


Hiba Tawaji interprète Esméralda sur la chanson La Torture
Hiba Tawaji dans le rôle d'Esmeralda - Le Zénith, Nancy

Hiba Tawaji est une véritable machine de guerre. Elle ne joue pas Esmeralda, elle l’incarne à la perfection et chaque performance est une magnifique leçon de technique vocale. C'est tellement juste et précis que c'en est de la dentelle ! Elle est tout ce que je rêverais d'être musicalement ... Une puissance qui atomise tout sur son passage, et c'est exactement ce que j'attend d'un premier rôle de spectacle musical. A la fin de "Vivre", c'est limite toi qui as envie de te mettre à genoux pour la remercier de ce magnifique moment.


Pour moi, la prestation d'Angelo Del Vecchio aka Quasimodo s'est vécue par étapes. Etape n°1, "Le Pape des Fous". Petite mise en jambes, juste ce qu'il faut pour oublier la voix de Garou et se familiariser avec la sienne. Etape n°2, "L'Enfant trouvé". On enchaîne sans transition, je me prends un premier uppercut émotionnel en pleine figure. La fin du premier acte et le début du second endorment un peu ma méfiance avant l'étape n°3, "Dieu que le monde est injuste", où mon coeur est arraché de ma poitrine et déchiré en mille morceaux. Et comme si ça ne suffisait pas, étape n°4 "Danse mon Esmeralda", où il piétine allègrement les quelques morceaux encore intacts. Vocalement et émotionnellement, c'est renversant, intense, ça ne peut pas laisser le public indifférent. Dans une vie de tous les jours où tout va vite, si vite qu'on en agit comme un automate, indifférent à ce qui nous entoure, ce que j'aime dans la comédie musicale, c'est que la plupart du temps, elle me transmet des émotions qui me font me sentir vivante. Et la performance d'Angelo Del Vecchio illustre totalement ça.


Yvan Pedneault, Richard Cocciante, Luc Plamondon, Daniel Lavoie, Hiba Tawaji, Gian Marco Schiaretti, Emma Lépine, Angelo Del Vecchio et Jay lors des saluts du spectacle Notre Dame de paris à New York
Yvan Pedneault, Richard Cocciante, Luc Plamondon, Daniel Lavoie, Hiba Tawaji, Gian Marco Schiaretti, Emma Lépine, Angelo Del Vecchio et Jay - David H.Koch Theatre, New York

Mon premier spectacle fût Notre Dame de Paris, le 26 février 2000. Après 98 représentations d’autres shows, il était pour moi symbolique que Notre Dame soit le 99e ... Et avec lui, je me suis remémorée toutes les raisons pour lesquelles je suis tombée dans cet univers la tête la première pour m'y noyer allègrement. Ces morceaux, tous plus beaux les uns que les autres ... Et puis cette nouvelle troupe, incroyablement talentueuse, qui, sans en avoir trop l'air, a grignoté les souvenirs que je pouvais avoir de la version originale, chanson après chanson, jusqu'à s'imposer complètement. Si bien qu'en rentrant, j'ai eu envie de supprimer de ma playlist Deezer les anciennes versions des morceaux de Notre Dame qui y figuraient, et je les ai remplacées par les leurs. Il y a deux-trois spectacles comme ça, qu’on aime profondément, mais qu’on a un peu tendance à laisser de côté avec le temps. Quelque part, ce n’est peut être pas un mal si ça permet de le redécouvrir à chaque fois comme si c’était la première, et d’en retomber amoureuse à nouveau. J’ai eu la chance d’assister à leur première londonienne, et pouvoir être témoin de leurs débuts à New York était un moment très spécial, avec un cast parfait que j'ai été contente de retrouver en partie en 2023, là où tout a commencé pour moi, au Palais des Congrès à Paris. Notre Dame et moi, l’histoire a commencé en l’an 2000, et elle n’est pas encore finie …

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